samedi 21 janvier 2012

Samedi 21 janvier 2012 : Mille fois mais pas la bonne

On m'a aimé,
Mille fois plutôt qu'une.
Avec ou sans lacune.
Bien ou mal qu'importe.
On m'a aimé pour que je m'en sorte,
Parfois pour que je tombe,
Trop souvent comme une ombre. 
On m'a aimé,
Pour rire ou pour de faux,
Pour mes délires, pour mes défauts.
Pour l'image que je savais donner,
Et celle que je voulais garder.
On m'a aimé, 
Mille fois mais pas la bonne.
Car moi petite conne,
Je t'ai vu bien trop tard.
J'ai laissé au hasard,
Le droit de te voler,
A mon coeur blessé.
On m'a aimé,
Mille fois mais ça n'est rien.
J'oublierai ces amours pour avoir le tien.
Mais on ne revient pas,
Sur le passé ma foi.
On m'a aimé,
Mille fois, mais jamais comme je t'aime.
C'est triste, mais on récolte ce que l'on sème.

vendredi 20 janvier 2012

Vendredi 20 janvier 2012 : je suis un clown !

Un jour, 
J'irai par dessus les enclos,
J'irai par delà les barrières.
J'irai majestueux et fier,
Loin du cirque des hommes,
Des chapiteaux de pierre. 
Sans peur du ridicule,
Sans besoin de prière.
Où l'on rit si l'on peut,
Où l'on pleure lorsqu'on veut.
Où l'on peut être nul,
Sans peur du ridicule.

Un jour, 
Le sable de la piste,
Les costumes, les artistes,
Voleront en éclats.
Et moi, triste soldat,
Ma trompette sous le bras,
Je ne volerai pas. 
J'aurai tombé le masque,
Le nez rouge et les frasques.
Et depuis bien longtemps,
Cessé de faire semblant,
D'amuser les enfants.

Un jour, 
Saltimbanque, baladin,
Acrobate, comédien,
Planté dans mes savates,
Vous, derrière vos cravates,
J'irai dément, et rempli de sarcasmes, 
Riant furieusement,
Me moquer sans vergogne,
Des bien plus fous que moi,
Qui pensaient camoufler,
Sous leurs airs ordinaires,
Le nez rouge de leurs névroses,
Et le cirque de leurs crises de nerfs. 

Vendredi 20 janvier : une minute


Une minute.
C'est le temps qu'il faut,
Pour que tout s'écroule.
Un peu plus,
S'il y'a vraiment foule.
C'est le temps parfait,
Pour qu'une idée s'en vienne,
Qui ne s'en ira pas.
C'est le temps qu'il y'a,
Entre la première seconde,
Où l'on ouvre les yeux,
Et la dernière où l'on perd son souffle.

Une minute.
C'est le temps idéal,
Quand on sort du sommeil,
Pour revoir le soleil,
Pour revoir le réel.
C'est le temps qu'il y'a,
Entre la vie qu'on a rêvé,
Et celle qu'on mène.
C'est ce qu'il y'a comme temps, 
Entre l'espoir des songes,
Et le visage de nos propres mensonges.
Entre le début de la conscience,
Et la fin de toutes les espérances.

Une minute, c'est trop. 

Jeudi 19 janvier 2012 : entre moi et moi

Ce que je donne à lire.
Ce que je donne à vivre.
Entre moi et moi,
Il n'y a qu'un pas.
Entre ce que je suis, 
Ce que j'écris.
Quand je pleure des mots,
Ou bien quand je chante faux.
Dehors, je suis cette bête étrange,
Qui sourit, qui dérange.
Dedans, c'est la mélancolie,
Qui fait ce que je suis.
Entre moi et moi,
Entre vous et moi,
Les routes sans émoi,
Se croisent, 
Ne se ressemblent pas. 

mercredi 18 janvier 2012

Mercredi 18 janvier 2012 : impossible n'est pas réel


Il y’a les rêves, l’espoir,
Puis la réalité.
Ce pour quoi on prie dans le soir,
Et puis la vérité.
Qui tombe un matin,
Arrachant au passage,
Les fleurs dans nos mains,
Les rires sur nos visages.
Il y’a les questions que l’on pose,
Les réponses dont on ne veut pas,
L’impossibilité des choses,
Que l’on savait déjà.
Que l’on aurait voulues,
Faites d’un peu d’espérance,
Qui prennent au dépourvu,
Et laissent dans l’errance. 

Mercredi 18 janvier 2012 : Douce nuit...

A quoi bon le sommeil ?
Quand muses et djinns veillent.
Quand sous l'oeil des anges,
Se sont tuent les mésanges,
Et que la noire nuit,
Tapie, là, sans un bruit,
Observe le manège,
Du somme qui nous piège,
Doucement mais sûrement,
Portant vers le levant,
Les rêves de poésie, 
Que nos doigts engourdis,
Peinent à griffonner,
Quand on pique du nez.
C'est l'oeil à moitié clos,
Et le coeur au repos,
Que l'on bat la mesure, 
Du soir qui capture,
Dans une même main,
Les songes de demain,
Les folies d'aujourd'hui.
Bonne nuit.



mardi 17 janvier 2012

Mardi 17 janvier 2012 : Sur le fil


Je marche sur le fil.
Absurde funambule,
Aux rêves siphonnés,
Teintés d’absurdité.
Le tumulte hasardeux,
Des chevaux sur la piste,
Me rappelle le jeu,
Des clowns et des artistes.
Mais même dans le cirque,
Furieux et enragé,
Chacun de mes pas,
Me paraît insensé.

Je marche sur le fil,
Tâtonnant farfelu.
Perdu dans les dédales,
Des choses saugrenues.
Fourvoyé par l’appel,
De la normalité,
Dans le grand mégaphone,
Des âmes abandonnées.
Et plongeant de là-haut,
Dans l’univers abstrait,
De ceux qui flânent en bas,
Sans faire aucun faux pas.

Je marche sur le fil,
A cloche pied,
Au milieu de la ville.
Etrange équilibriste,
Délirant de désirs,
D’apprendre à marcher droit,
Près des êtres ordinaires.
Mais au lieu de cela,
Le nez, la tête en l’air,
Je reste le toqué,
Qui sur le fil du monde,
Marche toujours à côté. 

lundi 16 janvier 2012

Lundi 16 janvier 2012 : croire..


On marche encore dans l’ombre de nos corps,
Avec nos âmes pour seuls guides, et encore...
Cherchant la lumière depuis le ciel,
Voulant nous envoler sans même battre des ailes.
On croise les réponses sans les apercevoir.
Pour que Dieu nous les montre, faut-il encore y croire.

Lundi 16 janvier 2012 : marcher sur les oursins...


J’aurais pu me taire, mais j’ai tout dit.
Sur un coup de tête, sur un coup de folie.
J’aurais pu rester là à te regarder rire,
Mais j’étais lasse de tout, surtout de te mentir.
J’aurais dû faire semblant, pour ne pas nous froisser.
Que l’on fasse des châteaux de sable et d’amitié.
Mais la mer et le vent les auraient balayés,
Ainsi que mon cœur battant et mes yeux effrayés.
J’aurais dû regarder, ailleurs d’autres rivages,
Avant de te rejoindre essoufflée à la nage.
Avant de t’aborder comme un vulgaire marin,
Qui sortant de sa barque, piétine les oursins.
J’aurais dû voir venir ce voyage sans retour,
Dès les premiers présages, dès les premières amoures.
Et je me suis cru forte et prête à t’oublier,
Avant même d’avoir commencé à t’aimer.

Dimanche 15 janvier 2012 : Dis, tu as vu Paris ?

Une image :




Un texte :

Dis, tu as vu Paris sous ses airs coquets ?
Où flânent le nez en l'air, ou bien dans les troquets,
Les demoiselles en fleurs, les curieux, les minets.
Dont les démarches lentes font des ballets abstraits. 


Dis, tu as vu Paris à la tombée du jour ?
Celle qu'on avait nommée la ville de l'amour.
Où les passants heureux, au hasard d'un détour,
Ecrivent sur un mur "je t'aimerai toujours".

Dis, tu as vu Paris quand s'en vient le printemps ?
Sur le haut de Montmartre ou de Ménilmontant,
Sur les quais de la Seine, les cheveux dans le vent,
La jeunesse rêveuse se berce en chantant. 

Dis, tu as vu Paris, sa plage et ses pavés,
Ses parcs, ses jardins et ses nombreux secrets ?
Ses passages discrets, ses portes dérobées,
Et les milles légendes que l'on pourrait conter. 

Dis, tu as vu Paris ? Tu as vu son visage ?
Tantôt vieille gitane, tantôt fillette sage.
Dansante ou bien tremblante au gré de nos passages.
Délivrant ses mystères pour peu qu'on y voyage. 





dimanche 15 janvier 2012

Dimanche 15 janvier : petite métisse

Une chanson - enfin, un slam - l'une de mes premières scènes donc je demande un peu d'indulgence concernant ma "prestation" scénique (j'avais envie de m'enfuir de la scène en courant..). Mais je partage cette vidéo parce-que le texte qui suit a été écrit pour être entendu et non pour être lu...



Léa slam 2 par rapassmytho


Un texte : Petite métisse - écrit il y'a quelques années

J'ai mis des peignes afros dans mes cheveux petite.
Je n'ai jamais voulu ressembler à J.Lo, plutôt à Angela Davis.
Mais j'avais trop de vices et pas assez de chaînes.
J'étais petite métisse et l'on m'a répété que ces racines d'Afrique,
N'étaient donc qu'à moitié les miennes.

Les stars de mon enfance s'appelaient Marcus et Malcolm,
J'écoutais, presque en transe, les vieux vinyles de la Motown,
Et j'attendais rêveuse de rencontrer James Brown.

Mais j'étais toujours,
Un semblant de négresse,
Une moitié d'esclave,
Une môme avec le cul entre deux chaises.

J'ai fait sourire en parlant des Black Panthers.
On m'avait dit "C'est pas pour toi."
Mais par esprit de contradiction,
J'avais décidé d'annoncer la couleur :
Vert, jaune, rouge, Africa Forever.
En fond du Peter Tosh pour réchauffer mon coeur.
Et puis vinrent les dreadlocks.
A cette époque, on m'appelait même, Ma Soeur !

Mais je restais toujours,
Un semblant de négresse,
Une moitié d'esclave,
Une môme avec le cul entre deux chaises.

Je me souviens de cette gosse avec son peigne afro,
Qui lisait Chester Himes et rêvait un peu trop.
Je me souviens de cette enfant qui voulait voir Harlem,
Rencontrer Mandela.
Je suis toujours la même.

Mais petite métisse,
La lutte ça laisse des traces.
Et même si quand on grandit on apprend,
Que devenir quelqu'un n'est pas une question de race...
On garde toujours en soi,
Les batailles accomplies pour se faire une place.