Le texte qui explique tous les autres


Pour la petite histoire...

Longtemps, j’ai cru en Dieu. Sans juger bon toutes fois, de lui donner un nom et d’adhérer à une religion.
Je me suis levée chaque matin, remerciant intérieurement ce cher vieil être divin, d’avoir encore la vue, l’usage de mes mains, et j’en passe.
La vie, difficile parfois, était cependant emplie de poésie si tant est qu’on l’observe un peu avec le cœur.
Et Dieu, pour moi était là. Niché dans les méandres de nos aléas.
Il avait crée chaque choses, puis les avait posées pour mieux les observer.
Ainsi, vous et moi, les herbes folles qui poussent parmi les pierres, l’eau qui goutte le long de la fenêtre, le printemps qui s’en vient après l’hiver, étions ici par sa seule volonté, destinés à naître, croitre et mourir.
Mais avant de partir il nous fallait prouver que notre existence avait servit à quelque chose de bon, de bien.
Ainsi, ceux qui viendraient après, atterriraient dans un monde meilleur, car Dieu, content et fier de leurs prédécesseurs aurait cessé de les mettre à l’épreuve. Et ce, parce qu’il aurait enfin pu être convaincue, que la race humaine qu’Il avait fait naître, savait user du bon sens qu’Il lui avait offert.
Je m’étais donc attelé à la tâche, me forçant à devenir l’être bon qu’Il attendait.

Mais tout cela, c’était avant. Avant cet enchaînement d’évènements désastreux, d’épreuves impitoyables, posés sur mon chemin comme des montagnes.
En l’espace de quelques mois, tout ce que le monde avait pu compter de poésie, de beauté, d’amour, m’était devenu étranger. J’avais pensé auparavant avoir affronté des choses difficiles mais il n’en était rien. L’expérience ne faisait que commencer.

La première chose, fût d’abandonner Dieu. J’ai donc cessé de penser à lui car le temps, la force, l’énergie et l’envie de le remercier me manquaient. J’étais concentrée sur moi-même, par moi-même, pour moi-même. Concentrée à me demander comment sortir de ce bourbier encore fumant où les enchaînements d’évènements m’avaient embourbée.

Puis, les jours, les semaines, les mois passant, j’ai cru à une sorte de sort, de malédiction.
Et j’ai parlé seule à la nuit tombée pour dire à Dieu qu’en réalité il ne devait pas exister. Sinon, pourquoi aurait-il mis tant de désordre dans la vie de quelqu’un qui avait cru en lui, qui avait agit selon des principes humains et bons, manquant parfois de justesse certes, mais ayant fait de son mieux.
Pourquoi moi ?
Et si Tu n’existes pas, pourquoi je persiste à te parler en vain ?
Alors, j’avais cessé de voir le monde avec mon cœur. Et c’est avec les yeux pleins de larmes que chaque jour j’observais le monde, sans lui trouver le moindre intérêt. Relevant toutes les choses absurdes, puantes, insensées, destructrices qui m’entouraient.
La foi ? Quelle foi ? J’avais cru en un Dieu moqueur, qui m’avait trahie et abandonnée.

Mais tout cela, c’était avant. Avant de comprendre le sens de toutes ces choses, de tous ces combats, qui aujourd’hui touchent à leur fin...
J’ai grandit. Non pas que ma taille ait changé non...

J’ai grandit d’abord en prenant conscience d’être toute petite. Ce qui était pour moi des calvaires, des épreuves insurmontables, sont à l’échelle d’une vie, de l’humanité, de l’univers, d’insignifiants petits problèmes. Et, quel qu’ils soient, aussi grande soit l’importance qu’ils prennent dans ma vie, ils n’ont à ce jour pas cessé de faire battre mon cœur. Je suis là, rescapée du désenchantement, apeurée par l’avenir, encore un peu fébrile... Mais je suis là, je respire et j’ai encore bon nombre de choses à partager et à apporter.

Puis j’ai grandit aussi car j’ai compris, qu’avant je n’avais rien compris. Et sans les fleuves à traverser je n’aurais jamais connu le bonheur de voir bientôt le rivage. Ainsi, lorsque l’on a vécu certaines des pires expériences dont l’humain peut faire l’expérience (j’ai conscience que je ne suis pas la plus à plaindre et que ma vie subira encore quelques rebondissements) le moindre sourire, la moindre note positive, prend soudain une ampleur démesurée et fortement agréable.

J’ai grandit enfin car dans ma bataille acharnée pour enfoncer les portes fermées dressées devant moi, j’ai compris que Dieu m’avait donné la clé.
Toutes les muses qui m’avaient inspiré, toutes les divagations nocturnes, toutes les idées, tous les souffles et tous les élans poétiques qui m’étaient venus ces derniers mois, n’étaient dus qu’à mon envie insatiable, d’exprimer l’inexprimable, de partager les douleurs et d’investir tout mon temps et toute mon ardeur à créer plutôt que détruire... à observer ce qui se bâtissait sous ma plume plutôt qu’à me morfondre sur ce qui se détruisait dans ma vie.
Auparavant, je savais que je savais écrire. Désormais, je sais que je veux écrire encore.

Mais tout ceci n’a qu’un seul but, qu’une seule morale. Durant tout ce temps, Dieu était là ! Et si je peux me permettre une comparaison je vis ces expériences de la vie un peu comme le moment incertain où l’on vous dit : « Fermes les yeux. » où l’on vous fait traverser une pièce pleine d’obstacles biscornus, où l’on vous dit enfin « Ouvres les yeux. » pour vous faire découvrir un énorme, monstrueux et délicieux gâteau d’anniversaire !
Se prendre les coins de table pour gouter ensuite au meilleur glaçage de tout les temps.
Fermer les yeux pour mieux les rouvrir après.

Voilà, vous pourrez crier au scandale parce que j’ai osé comparer mon expérience de la foi à un gâteau d’anniversaire. Certains pourront juger ce texte. D’autres pourront s’y reconnaître. D’autres encore pourront y lire ce que bon leur semble.
Cela m’importe peu.
Il est un peu comme une lettre, écrite indirectement à Dieu, pour lui dire « Merci ». Une lettre que je relirai chaque fois que la vie me rira impitoyablement au nez.
Une lettre que j’ai décidé de partager parce qu’au fond ici, il est plus question d’espoir que de religion, il est question de comprendre que si nous tombons souvent... C’est pour apprendre à nous relever, chaque fois un peu plus forts et un peu plus grands.

1 commentaire:

  1. Beaucoup de sincérité, beaucoup de réalisme, une objectivité certaine et du cran ! beaucoup de cran ! Je vous admire !

    pedagotec

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