vendredi 23 décembre 2011

Vendredi 23 décembre 2011 : rien


Pas un mot qui ne vient. Pas la moindre envie de travailler.
Pas une once d’inspiration. Rien.

On guette la moindre note, le moindre mot fébrile. On voudrait écrire, mais la grâce nous est devenue étrangère. On est brisé par les silences, battu par le mutisme de la plume qui pend, superflue, entre nos doigts, et qui se dodeline par-dessus notre feuille blanche, l’air railleur.

On déteste ce moment d’absence à soi, de fragilité indicible, ce sentiment vain de n’être qu’une part de nous-mêmes dont l’autre moitié serait cachée là, derrière l’une de ces pages blanches…

On se répète un mot, un seul, car aucun autre ne vient : Rien ! Avec un grand R, un air violent, anonyme, inconnu, silencieux mais qui grince odieusement. Un air majuscule qui rappelle toutes les minuscules petites lettres que l’on n’a pas écrites, et toutes les proses qui ne verront pas le jour. Un air endimanché, retenu, solennel et qui s’éveillerait d’un bond, sautant et sursautant, pour crier à qui veut bien l’entendre qu’aujourd’hui, vous n’avez Rien écrit !

Mais faisons lui la nique, à ce Rien du tout ! 
Désormais, rien n’est plus … j’ai gratté, gribouillé quelques lignes. Je l’ai vaincu sur son propre terrain, j’ai parlé du silence pour le faire taire, j’ai écrit le néant pour le faire disparaître, j’ai tué dans l’oeuf la peur et l’angoisse de la page blanche dans un élan manuscrit. J’ai écrit … 

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