jeudi 18 avril 2013

Lettre à mon fils

Fils,

Bientôt, tu seras né.
Cette année, l'hiver a été long, le printemps arrive seulement alors que je t'écris. Le monde ne tourne pas vraiment rond. Les hommes sont de plus en plus fous, avides de pouvoir, d'argent et de gloire.
A dire vrai, j'ai un peu peur de ce qui nous attend et du monde à venir. Mais qu'importe...

J'ai souvent dit que si les honnêtes gens faisaient plein d'enfants, alors, les prochaines générations seraient meilleures, bercées d'un peu d'utopie et de beaucoup d'humanité.

Je ferai de mon mieux pour t'apprendre à vivre en Homme, à ne pas piétiner ton prochain, à aimer et à préserver le monde qui t'accueille.

Je ferai de mon mieux pour te prouver qu'on peut vivre heureux parmi les fous, qu'on peut être sage parmi les déments, qu'on peut apporter chaque seconde de chaque minute de chaque jour sa minuscule pierre à l'édifice d'un monde meilleur, qu'on peut lire la poésie partout, et là aussi où tout semble perdu.

Je t'apprendrai un peu l'espoir mais te laisserai en découvrir par toi-même les mystères. Tu devras apprendre... Je te conterai certaines choses, te mettrai en garde contre d'autres et tu feras ta route... semée d'embûches, car toutes les routes le sont. Mais je tiendrai ta main et te relèverai si tu tombes. S'il pleut, si tu as peur ou si tu as froid, tu pourras venir te blottir contre moi. Et si tu choisis un jour d'avancer seul, je garderai un oeil ouvert. Sait-on jamais.

L'idée d'être mère, responsable d'un petit être fragile, m'échappe encore un peu. Je ne peux qu'imaginer, je ne peux que me fier à cet instinct qui m'a révélé bien avant la science que tu étais là, blotti au creux de moi. Je ne sais pas ce dont je serai capable, si je serai une bonne mère, si je saurai te protéger sans te couver trop, si j'arriverai à te regarder grandir sans avoir la larme à l'oeil. A vrai dire je ne sais rien d'autre que cet amour, qui prend plus de place à mesure que tu grandis dans mon ventre.

Je ne sais rien, car je ne suis qu'un être humain... Ta maman certes, mais une femme aussi fragile et parfois aussi faible que les autres, que ta présence rendras plus forte mais qui commettra des erreurs et des fautes de parcours. Parce que c'est ainsi... Parce qu'une maman fait de son mieux mais que la perfection n'existe pas.
Tu liras ces mots un jour et tu sauras que ton papa et moi t'attendions, impatients quoique fébriles, les bras ouverts et le sourire aux lèvres, comptant les jours qui nous séparaient de notre première rencontre avec toi.

A très bientôt,
Maman.

1 commentaire:

  1. Amoureuse de l'écriture, ton texte est respectable. Voici mes poèmes sur http://art-of-poeme.blogspot.fr/

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